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Carcassona, le 26 janvier 1999
Chers tirotapiens, iennes,
19 heures presque pétantes ; plein de copains présents ; des nappes blanches, des couteaux et fourchettes rutilants. En catastrophe, on ajoute une table nappée de rose pâle! Horreur et damnation! Le président exige une nappe blanche et daucuns murmurent mezzo-voce : «Se pren lo cap !» (Il se prend la tête). Deux vins étaient au programme dans des millésimes différents :
Bandol de Pibarnon et de Château Pradeaux (12 en tout).
E al prumièr : Pibarnon 93, chocolat sombre au nez assez intense de pruneau qui souvre lentement, en bouche alcooleux, beaucoup de matière et peu de tanins (110 F) ; un Pradeaux 93 au nez de papier, presque brebis mouillée, en bouche tanique et asséchant et qui met les papilles au garde-à-vous (72 F) ; puis le régional de létape : un Pouzols 100% mourvèdre, animal, réglissé, rond mais avec des tanins secs en fin de bouche et un peu amargant (30 F).
Deuxième étape : on commence par le régional, un Capoulade (Corbières 95) au nez chevalin et assez complexe, rond en bouche, légèrement amargant mais avec des tanins fondus ; Pradeaux 94 au nez de violette, un peu de volatile et des tanins secs (67 F) et un Pibarnon 95 au nez de fruit, mais assez maigre en bouche (102 F).
Troisième étape : les langues commençaient à dérailler ! Ne parlait-on pas de SCF (vins sans cave fixe), ne disait-on pas que ces bandols ne faisaient pas b... tout le monde ! ? (sic). Arriva le civet de chevreuil qui, lui, fit beaucoup de bien par où il passait. Un Pibarnon 90 au nez complexe mentho-lé, réglissé, animal mais aussi fruits surmûris, de beaux tanins fondus en bouche (170 F) ; un autre régional Capoulade 90 au nez de tapenade au laurier, léger et fort agréable.
Quatrième étape : Pradeaux 89 avec une volatile bien intégrée (?), des tanins secs mais de la classe (surtout en mangeant) (80 F) ; Pibarnon 89, une couleur dense, un nez dolives noires écrasées et une bouche très tapenade, grasse (170 F).
Lheure des papets avait sonné : deux 88, Pibarnon au nez
dhuile dolive noire, de pruneau fourré au pruneau, des tanins souples (170 F)
et le Pradeaux au nez de pin, anisé, un peu amer et assez court, mais superbe (85 F).
En conclusion, ce sont des vins à attendre, les Pibarnon sont pratiquement introuvables
(ou alors il faut soffrir le voyage au Japon; Aline sest fait souffler
sous le nez par des japonais les derniers Pibarnon 95) mais les Pradeaux sont plus
abordables. Comme javais le regret de ne pas avoir apporté un des bandols que
jaime (pas un grand nom mais très régulier, nous en avons ouvert un, Aline et moi,
et nous ne lavons pas regretté; cétait un 90 de fort bonne tenue, au
nez complexe et à la bouche tendre. Ce sera le prochain coup de cur de la
secretària.
Le mot du Président
Les différentes dégustations à travers lhexagone nous ramènent chaque
année dans une appellation audoise. Le 15 février à 19 heures au Château Saint-Martin
Trencavel, nous aurons le plaisir de recevoir Stéphane Roux, directeur technique du
Syndicat du Cru Minervois. Malgré la diversité des vins (blancs, rosés, rouges et
liquoreux), nous ne dégusterons ce soir-là que des rouges.
En ce qui concerne les dégustations, bravo pour lassiduité et la participation. Le
titre de champion de France attirerait-il les foules : on nattrape pas les mouches
avec du vinaigre !