Chers tirotapiens, iennes,

C’était le 9 novembre dernier et les vins de Loire rouges étaient sur la table. Ils étaient 12, comme les mois de l’année, les signes du zodiaque, les boules de la croix occitane, les apôtres du bon vin, and so on… Comme d’habitude, des phrases impérissables ont été prononcées (à croire qu’ils les préparent avant la dégustation pour que leur nom fasse le tour du monde sur Internet !). Par exemple, au hasard, nous avons appris qu’ “ acidité et sucrosité sont les deux mamelles de Tou-raine ”, ou bien que l’ ‘“ peut aimer un vin sans être aimé de lui ” (dixit l’Aline qui était dans un grand jour), ou encore que l’avant-dernier vin était “ exogène ” (d’aucuns crurent y reconnaître un vin de la Loupio).

J’oubliais le plus important : l’ami Pierre Maury nous avait organisé une dégustation vachement au point, avec fiches, cartes et une synthèse que je joins à ce commentaire ; Gégé en était baba !

E al prumièr ! un cheverny d’un cerise pourpre au nez de griotte, un peu acide en bouche (97, 35 F), puis un sancerre un peu tuilé au nez aillé et animal (Gégé, qui s’y connaît, lui trouva un nez de robinet de cuivre - rouge ou jaune ? il n’est pas allé jusque là !) fort agréable (96, 65 F) ; suivit un touraine un peu violacé, fruité mais avec de l’acidité (97, 30 F), un autre touraine sombre au nez un peu éventé avec une pointe CO2, un peu astringent (96, 38 F). On passa à l’Anjou, un pourpre au nez de fromage (ou de pieds fatigués — certains proposèrent l’odeur des pieds de Mao après la Longue Marche, des connaisseurs !) (97, 57 F), puis un anjou villages au nez de fruit ou de poivron, un peu astringent et aux tanins secs (96, 39 F). Encore un anjou villages au nez de framboise, astringent mais à la bouche fruitée (96, 49 F). À mon goût arriva le meilleur anjou au nez de café, de truffe, un superbe velours — comme un lapin qui te caresse l’âme — (89, 105 F) [si vous regardez la fiche technique jointe, vous verrez qu’une fois de plus je me distingue des copains, celui que je préfère arrive bon avant-dernier !], hélas (c’est toujours à mon goût) il fut suivi d’un chinon au nez de fromage astringent (96, je ne sais plus les prix à partir de là , desoled !). le chinon et le bourgueil qui suivirent étaient un peu acides avec un nez de fromage plus ou moins fin (de 96 tous les deux).
Nous avons fini avec un saumur champigny tuilé avec une pointe d’ascessence (orthographe non garantie), nez agréable mais un peu décharné en bouche (de 95).
Je dois adresser publiquement mes excuses à Claude Carayol pour avoir reproduit, dans le commentaire paru dans la Revue des Vins de France, l’opinion qui avait été donnée de lui dans je ne sais quelle autre revue et qui le comparait à Mike Tyson. Pardon, trois fois pardon, j’avais oublié que Claude était végétarien et ne mangeait pas l’oreille de ses ennemis, quant au reste… cela fait partie de la vie privée et cela ne nous regarde pas !

Prochaine dégustation le lundi 7 décembre à 19 heures pour des bordeaux
rouges de derrière les fagots qu’on n’a pas encore dégustés aux
Tirotaps.
D’autre part, retenez le 21 décembre pour le traditionnel repas d’avant Noël (spécial célibataires) qui — pour ce qui est des vins au moins — s’annonce somp-tueux. Se faire inscrire très vite auprès de Jean-Claude ou Jacqueline Rodriguez.